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Histoire de dire ...

29 octobre 2008

Tentative de se chercher par l'autre...

Dis moi, dis moi, dis moi la vérité.

 Mais quelle vérité ?

Parce que je n’en peux plus, je veux savoir, je veux savoir qui nous sommes !

 Pourquoi vouloir savoir ce que je ne veux pas te dire.

Et est ce parce que justement je ne veux pas te le dire, que tu te montres si pressant envers moi ? Presse-moi encore !

Parce que le doute ! Parce qu’il est l’agonie d’une vie insatisfaite, d’une vie en suspens par ce qui ne la surprendra jamais, mais ça je l’accepte ! Et cette indolence sachant me faire languir…

Moi je sais que c’est toi !

Oui c’est toi qui pourrais être… oui toi ! L’amante religieuse qui mettrait fin à ce commencement.

 

 Non, je ne ferai rien contre ou pour toi, tu es celui qui fait, celui qui m’apporte, et ce que j’ai, je le garde pour moi. La réciproque n’est pas à mon programme.

Alors, je rêverai, je rêverai de ce Crystal blanc qui alimentera ma moto volante, intersidérale. Et j’irai explorer les lointaines nébuleuses planétaires d’Orinia, et je me ferai engloutir par les nébuleuses sombres de Trounoirys.

Mais es tu prêts à vivre dans un monde feutré, où tout est à demi éteint, à demi incertain ? C’est vraiment ça que tu veux ?

Oui, et je t’abandonne, car ton égoïsme m’agace, et ta suffisance maladroite me fait saigner de la langue, goute donc à l’un de mes baisers !

Enfin non, je ne t’abandonne pas ! Je te quitte seulement, et emmène avec moi ce qu’il restera d’une relation taillée dans une allumette… mais pourquoi le souffre a-t-il été atteint …

Ah ! Ça y est, je vois, je vois la fille, elle me tend le Crystal.

Je le prends, elle en meurt. C’est lui qui l’animait, et maintenant par la fente prévue pour, c’est ma moto.

La moto fait un bruit de la couleur de la flamme qui sort des propulseurs. Je l’enfourche en hésitant un peu… et j’espère que tu me retiendras, ou que tu me suivras, mais ça, je ne fais que l’espérer.

Je la conduits comme si j’avais toujours su la piloter. Déjà derrière moi, ton image dans les yeux de ma nuque disparaît.

Je pleure, je ne sais pas si c’est du à l’excitation de découvrir Orinia, ou si c’est la perte de ce que j’aimais, et de ses doutes, qui faisaient de moi, un imbroglio de mixture…

 

Parti, sans savoir… Comme je ne suis que la construction imparfaite de son délire, l’original étant dans son giron, jamais il ne saura… Et les autres… l’auraient ils laissé vivre ce que eux s’entredéchirent à trouver? Il est peut être mieux ainsi pour lui, elle…

Je suis dans Orinia, et je me laisse balayer par les courants de poussières interstellaires. J’arrive bientôt dans l’orbite d’une planète ronde et bleue comme ses pupilles ovoïdes.

Voilà, j’active le bouclier de protection, car les frottements dus à la pénétration dans l’atmosphère auraient sitôt fait de moi, un charbon ardent, une étoile fumante au sillage noir.

Je me pose, sur une plaque blanche craquelée.

Mais où je suis ?

 J’ai peur, j’ai peur que cette halte soit  la première et la dernière.

Je ne connais rien ni personne. Y a-t-il au moins quelqu’un. A perte de vue, c’est le vide qui me donne le vertige.

Je m’assieds, je médites.

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28 octobre 2008

Sur le plateau, dans mes oreilles, l'écho de la Nipson 7000.

Une grande salle jaune et beige, presque vide. Et le bruit de la Nipson 7000 avalant des cartons de papiers, jamais rassasiée… et toujours plus de nombres imprimés...           

Je passe mon temps à raison d’un battement de 10 minutes, soit à essayer de vieux jeux vidéo SEGA Megadrive, soit à jouer à différentes variantes du solitaire, ou bien encore, à somnoler...

Il y a des gens autour de moi, mais personne à qui parler, c’est la Nipson 7000 qui a le monopole du monologue. Et elle ne cesse de se répéter, de se répéter…   

Moi, je suis las, là, las…

Toutes les dix minutes… la voilà qui vient de s’arrêter. Faut que j’y aille…

… Je disais donc, toutes les dix minutes, elle se tait. Sans papiers, elle n’est qu’un amas de technologie sans nom, ou presque,  la Nipson 7000. Moi, dans tout ça, je suis las… Je suis là pour l’alimenter. Je suis là de huit heures à seize heures. J’ai bien sûr un creux, entre treize heures et quatorze heures, que je comble. Et plus tard, il y a celui de quinze heures à quinze heures trente, que je creuse…  

Aujourd’hui sur le plateau, il y a un nouveau. C’est un technicien chargé de réparer une INFOPRINT70PLUS. Apparemment, elle est sacrément malade.

Hier, y a un collègue, dont je ne connais rien, si ce n’est les apparences, je l’appellerai monsieur, qu’a dit à deux personnes de passages. « Nous autres, on est les automates des machines ». Les deux visiteurs ont souri, à défaut d’avoir su saisir l’aigreur du propos, sous une formule qui ne se réclamait en rien de l’ironie. Monsieur, c’est un homme dont les traits sont si tirés, que je ne l’imagine pas exprimer une émotion autre que l’aigreur sans que son visage ne s’effrite, tout figé qu’il est.

Pourquoi est ce que l’on appel cet endroit le plateau ais je posé comme question. Monsieur m’a alors répondu « autrefois tout se vide était rempli, plein de lecteurs de bandes, des robots, un ordinateur centrale…  Maintenant, y a plus rien, tout est parti à Tours ».

Lorsqu’il m’a dit tout ça, le visage de Monsieur s’était effrité en diverses émotions, que je ne lui soupçonnais pas… c’était très émouvant. Je ne saurai vraiment dire ce qui c’est passé à ce moment là…

    Devant moi, un écran. Un fond, une allée mouillée par les feuilles mordorées qui coulent, encadrées par de larges troncs. Tien !  La Nipson 7000 m’appelle de son silence. Faut que j’y aille, et si je la faisais attendre un peu ?...

    

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